En Slovaquie : c’est « La rentrée à la maison ».
C’est le nom du programme du gouvernement de Bratislava afin de diminuer l’ampleur de la fuite du capital humain qui a déjà prise des proportions préoccupantes dans ce pays d’Europe de l’Est.
Après avoir évoqué le cas des travailleurs allemands en Autriche, la Slovaquie connaît le même phénomène : une fuite des cerveaux.
Un nouveau plan pour garder l’emploi en Slovaquie :
Au début du mois de mai, le Ministre de l’Education nationale, Juraj Draxler a annoncé que les jeunes diplômés travaillant actuellement à l’étranger recevront dix mille euros non remboursables et payés en deux fois à titre d’aide d’Etat s’ils reviennent dans leur pays.
Les cinq mille euros correspondant au premier versement vont couvrir les frais du déménagement. Les jeunes vont toucher la deuxième partie de l’aide après une année de travail effectué dans le secteur d’Etat du pays. Le gouvernement slovaque a posé une seule condition : que le jeune prétendant n’ait aucune entreprise en Slovaquie.
“5000 euros pour garder les jeunes slovaques en Slovaquie? L’Etat a-t-il la bonne recette pour garder de jeunes salariés?”
Le gouvernement voudrait également séduire ceux qui sont cadres supérieurs à l’étranger au moins depuis dix ans mais qui entre-temps ont renoncé à leur nationalité slovaque : eux, ils peuvent bénéficier de cinquante mille euros d’aide. « Notre but est qu’au moins 50 jeunes reviennent par an. A cet effet, en collaboration avec le Ministère des Finances, nous allons débloquer un million d’euros.» a dit le ministre.
Le cabinet de Bratislava a finalement adopté ce projet suite à la réclamation d’une décision rapide de l’Académie des Sciences Slovaque. L’Académie n’a pas le nombre exact de ceux qui quittent le pays mais selon les constatations de la sécurité sociale, quelques trente mille jeunes diplômés renoncent annuellement à la cotisation de l’assurance maladie suite au travail ou aux études à l’étranger. Les cinq dernières années, leur nombre était supérieur à 150 mille. Un tiers d’entre eux a déjà terminé ses études. Ces jeunes se sont installés ensuite surtout en République Tchèque, en Autriche et en Grande-Bretagne.
Il ressort du sondage représentatif effectué parmi les lycéens en classe terminale que 70% des interrogés souhaitent quitter la Slovaquie le plus rapidement possible. Les faits parlent d’eux-mêmes : 43% des jeunes qui entrent dans la vie professionnelle ne trouvent pas de travail qui correspondrait à leur diplôme et 30% d’entre eux seront sans travail pendant une période plus ou moins longue, annonce la sociologue renommée, Zuzana Kusà.
En Slovaquie, les experts sont sceptiques sur la capacité de l’Etat slovaque à garder ses cerveaux et créer des emplois.
Richard Imrich, sociologue également, pense que la somme proposée ne serait pas assez attirante pour faire rentrer les jeunes diplômés slovaques parce qu’ils constatent qu’à l’étranger les perspectives sont bien plus larges, l’environnement de l’entreprise, en terme général, est plus attirant, et le niveau des services plus élevé. Richard Imrich a parlé de la volonté d’agir du cabinet en termes élogieux et il souhaitait que le gouvernement continue à prendre de nouvelles mesures en particulier dans le domaine du logement aidant ainsi la réussite des jeunes générations dans le pays. (Source : http://nol.hu, traduction : Dr André Molnar)
“En France, on donnera 4000 euros pour créer des emplois? En Slovaquie, c’est 10000 euros? S’il suffisait de faire un chèque d’aides sociales pour soutenir l’emploi…”
Si vous avez suivi l’actualité récente en France, le gouvernement socialiste tente de relancer l’emploi avec un prime de 4000 euros pour l’embauche d’un salarié dans les petites entreprises françaises.
Je me demande si ces gouvernements veulent vraiment relancer l’emploi. On voit qu’en Europe de l’Est tout comme Europe tout court, il faudra bien plus que de simples “mesures temporaires” pour relancer l’emploi local.
Faut-il un modèle plus libéral comme au UK? En tout cas, de nombreux pays en Europe semblent s’embourber dans les limites d’un état providence dépassé par la crise.