Le blog gestion de patrimoine tout beau tout neuf est en ligne et je reprends ma plume électronique.
Cette fois, j’ai voulu parler d’économie, j’ai lu avec attention sur internet la dernière conférence annuelle de la société de gestion ofi am (http://www.conferenceofi.ofi-am.fr).
Tous les ans, on a la chance de découvrir sur internet un compte rendu intéressant sur les perspectives économiques, les allocations d’actifs à réaliser pour faire un bon placement. Monsieur alpha n’était plus là à la Bourse de Paris mais les analyses sont toujours utiles.
Pourquoi dire : “ça chauffe pour l’économie en 2013?”
En fait, je me suis surtout penché sur l’analyse de l’économiste Patrick Artus chez Natixis et sur le point économique et financier du président du directoire de la société de gestion Comgest Vincent Strauss.
Derrière, ces analyses, des chiffres et des graphiques plus ou moins compréhensibles pour le particulier épargnant qui tente de faire sa gestion de patrimoine en prenant la main sur son patrimoine, il me semble important de retenir quelques idées.
Du côté de Patrick Artus, on pourrait se dire que l’économie européenne va mieux.
Si vous regardez les taux des dettes à 10 ans pour l’Allemagne, la France, les Pays-Bas et la Finlande, ces taux baissent.
La bonne nouvelle vient surtout des taux à 10 ans des pays de l’Europe du Sud, la baisse est également là.
Autre bonne nouvelle, les CDS à 5 ans (une assurance de portefeuille contre un risque de défaut de la dette d’un Etat) pour la France, l’Italie et l’Espagne notamment baissent.
On constate également que ces CDS à 5 ans pour les banques chutent.
Quel monde merveilleux me direz-vous?
Malheureusement, il semblerait que le feu récessif économique ne soit pas si loin…
Je m’explique :
En fait, le scénario commence à s’assombrir quand on se penche sur l’évolution de la dette publique de ces Etats européens. Pour le Portugal, par exemple, la dette publique est passée de 60% à 120% de son PIB (la richesse que va créer ce pays).
Quand on regarde l’Irlande, on voit le coût de la recapitalisation de ses banques sur sa dette publique : 30% en 2002 à 120% en 2013. La note est salée pour les Etats et donc pour le contribuable.
On se rend compte que dans de nombreux pays Européens la dette publique s’envole. Les pays d’Europe du Sud sont souvent au sommet en terme de pourcentage de leurs dettes publiques.
Roulement de tambour, le plus grave est à venir : l’immobilier en Europe!
On découvre qu’en Espagne le taux de défaut des promoteurs immobiliers s’envole, il est à plus de 30% en 2012! Au même moment, les banques ont multiplié entre 1,5 fois et jusqu’à 4 fois leurs fonds propres en 10 ans. Les banques des pays d’Europe du Sud à l’image de l’Espagne semblent avoir fait les plus gros efforts pour rassurer ou par obligation réglementaire.
Et si on s’affolait encore plus sur les perspectives économiques?
Cette fois-ci, je me penche avec attention sur l’analyse de Comgest,
à la lecture de cette note, on a vraiment l’impression que les banquiers centraux font n’importe quoi en injectant aussi massivement de la liquidité dans nos économies développées et en rachetant de la dette bancaire notamment.
Rien que le titre “l’horizon est loin d’être dégagé” annonce le décors.
Pour Comgest, il semble y avoir une bulle obligataire (j’ai eu l’occasion d’en parler notamment lorsque je m’intéresse à la dette des entreprises cliquez ici) ou “bulle de la sécurité”.
Il est clair que l’explication vient principalement de la peur des investisseurs envers les actions.
La Bulle obligataire viendrait de dix années de taux d’intérêt négatifs. Malheureusement, des taux négatifs ont surtout pour conséquence de nous amener à pas ou peu de croissance.
Qui sont les coupables de cette situation selon Comgest?
Cela viendrait des politiques non conventionnelles utilisées durant cette crise à savoir se retrouver dans un environnement d’excès de dettes.
Les effets pervers peuvent créer une inflation sur le prix des actifs comme les produits alimentaires. La conséquence principale réside dans l’amplification d’inégalités sociologiques : riches contre pauvres ou encore propriétaires contre locataires (notre jeunesse a de grandes difficultés pour faire une acquisition immobilière).
Selon moi, Les grands gagnants de cette crise sont les banques aidées par les banques centrales qui ont comprimées les risques sans résoudre le problème de fond : “le désendettement et la mise en place de réformes structurelles pour les dépenses publiques”.
On arrive ainsi dans un environnement de liquidité massive avec des effets pervers en terme d’allocation très importante sur les capitaux : par exemple, avec des taux bas, on peut faire du “carry trade” ou emprunter dans un pays où les taux sont bas comme au Japon et aller faire de la spéculation dans des pays émergents où le risque est plus rémunéré.
Malheureusement, l’effet pervers va plus loin, une telle situation d’endettement et de liquidité massive avec des croissances atones dans les pays développés pèse et pèsera pour les pays émergents : moins de ventes de leurs produits à l’étranger et un coût de main d’oeuvre en augmentation à l’exemple de la Chine. Cela pèsera sur les marges des entreprises émergentes.
Dernier point, en lisant entre les lignes de cette analyse, cette injection monétaire massive est source de “guerre monétaire” car les pays développés avec leurs banques centrales jouent sur les changes en leurs faveurs. C’est ce que l’on constate par exemple avec le Yen en baisse depuis le début de l’année.
Que conclure
Nous sommes sur un fil “monétaire”, le patient est stabilisé, les banquiers centraux gagnent du temps et favorisent les pays développés.
En 2013, on voit clairement apparaître deux économies et leurs monnaies : les USA et le Japon. Les deux jouent avec leurs taux de change pour redevenir compétitif ou faire payer au reste du monde leurs dettes.
J’ai peur que malheureusement cela chauffe aussi pour les économies émergentes : ralentissement mondial, hausse de leurs devises et de la main d’oeuvre dans ces pays.
Il faudra beaucoup de temps pour éponger les dettes des pays développés.
En attendant, si l’économie ne va pas bien, sur les actifs financiers, la bulle est obligataire, le risque est mal évalué et il est clair que çela risque aussi de chauffer pour la sécurité obligataire!
Internaute, épargnant curieux mais zappeur, ne prenez pas la fuite dès la première page!
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Cyril JARNIAS