Bonjour mon bon gérant,
J’ignore si tu es en congés, ce n’est pas encore mon cas sur le blog gestion de patrimoine : j’en profite pour évoquer un peu les marchés et la gestion avec toi.
Comme tu le sais, je fais de la gestion de patrimoine et je cherche un placement si possible sans risque.
Si on regarde la situation actuelle : elle n’est pas brillante.
Sur le plan macro :
les pays développés ont des difficultés, englués entre chômage élevé (les USA>9% !), faible croissance et pression sur leurs dettes de la part des agences notation. Les politiques sont pris en tenaille entre une politique « go » relance budgétaire et de stop à savoir : remettre de la pression fiscale pour renflouer leurs « caisses ». Choix complexe : en France comme aux USA, on va rentrer dans des périodes électorales.
Pour les pays émergents, la croissance est globalement un peu moins forte et ils subissent une problématique d’inflation (selon moi positive sur le moyen terme : hausse des salaires, croissance, développement du marché domestique…)
Sur le plan micro :
les entreprises européennes et américaines ont du cash. Le phénomène des OPA est toujours présent mais pas à n’importe quel prix.
Les derniers trimestriels ne sont pas si mauvais que cela mais, les entreprises ont moins de visibilité. Celles qui sortent leurs épingles du jeu sont celles orientées vers les émergents (ex : LVMH).
Si l’on regarde le prix des marchés, on se rend compte qu’avec un cac autour des -13% au 4 août et un pe autour des 10, on ne pas dire que le marchés soient chers. Là, je ne réintègre pas la partie des dividendes car celui qui serait sur une position longue peut espérer du 4% en dividende en moyenne sur des grandes capitalisations françaises . C’est bien mieux qu’une obligation allemande à 10 ans qui va finir par se rapprocher des 2%/an (autour de 2,4% aujourd’hui)…
En terme de flux :
On voit que les gestions dites « alternatives » sous forme de trading « haute fréquence », où l’on joue à la seconde, opèrent sur les marchés alors que les particuliers (“rincés” depuis 10 ans) et les institutionnels (rongés par les nouvelles normes, arrivée de Bâle 3, problématique de fonds propres..) réduisent la voilure sur la partie « actions ».
Où est le rendement alors ?
Dans le dividende des actions : mais il faut du temps ?
Dans la dette d’entreprises : obligations “corporate”, convertibles ou encore high yield (cette dernière classe d’actifs a bien performé depuis 2 ans, on a tendance à prendre ses plus values mécaniquement « les arbres ne montant pas au ciel »). Il existe des fonds mixtes entre obligations « corporate » et convertibles qui sont à des taux actuariels supérieurs à 8%.
Dans la dette « bancaire » : là, j’avoue être très prudent, j’ai lu des notes de sociétés de gestion sur cette thématique, ils poussent sur cette classe, je reste inquiet par la tension actuelle sur les banques mais ca peut avoir du sens en diversification : les banques ne sont pas toutes à l’agonie bien au contraire…
Acheter du franc suisse ?
C’est peut être une bonne idée mais n’étant pas au plus haut ? A ce jour, les investisseurs se rabattent sur des valeurs « refuges » ou actifs : c’est le cas du franc suisse (positif pour l’investisseur mais pour la société suisse exportatrice, la vente à l’étranger coûte plus chère).
Acheter de l’or ?
En diversification oui et de l’or physique (il existe quelques fonds d’or physique purs) mais ca reste soit du tactique soit de la diversification. Je pense que là encore la notion de valeur refuge a du sens, on doit prendre en compte sur le court terme au moins, le côté psychologique qui fait monter le cours.
Acheter de la dette émergente ?
On peut dire que depuis un an, ce n’est pas l’euphorie sur cette classe d’actif mais ne vaut il pas mieux détenir de la dette d’un émergent en croissance que d’une Grèce en faillite ? Là encore, se pose la question de la devise : se couvrir ou non contre l’effet devise ? On peut se poser la question avec un euro qui reprend plus de 5% depuis le début de l’année sur le $.
Sur les actions,
on peut avoir un penchant sur des thèmes ou des zones : à l’exemple de la Corée ou encore le thème des « OPA ».
Tout comme vous, je vois plus une vision internationale qu’un biais fort sur l’Europe dans les portefeuilles.
En conclusion :
Il va falloir être patient et très sélectif jusqu’à la fin de l’année en restant sur des idées simples : le rendement via la dette d’entreprise, le tactique sur des zones (que penses tu du Japon et de l’Inde ?) et le rendement sur des grandes capitalisations orientées émergents.
Peut être que sur certaines zones émergentes, on va atteindre des points d’entrée, l’Inde est certes chère mais on ne peut exclure des rebonds techniques.
J’écoute tes impressions et idées avec attention.
Internaute, épargnant curieux pour vos placements mais zappeur, ne prenez pas la fuite dès la première page!
Curieux, audacieux, en quête de conseils gratuits sur la gestion de patrimoine ou de votre patrimoine?
En vous abonnant à la newsletter, je vous offre un ebook pour vous aider à mieux comprendre vos placements et gérer votre patrimoine durant la crise!
Cyril JARNIAS