Je voulais parler de l’Italie sur le blog gestion de patrimoine.
Selon Eurostat, le chômage culminait à 11,8% en novembre 2012 : plus d’un espagnol “actif” sur 4 est sans emploi en Espagne.
C’est un record!
Au sud de l’Europe, il n’y a malheureusement pas que l’Espagne ou encore la Grèce en crise, l’Italie, elle aussi peut poser des questions dans sa capacité à désendetter son Etat et à relancer son économie.
Souvenez-vous de la Grèce et l’Espagne? cliquez ici
Pourquoi faire un focus sur l’Italie sur le blog gestion de patrimoine?
Pourquoi vouloir parler d’économie quand on anime un blog sur la gestion de patrimoine?
Pour comprendre ses placements ou encore trouver le meilleur placement : vous devez avoir une vision de la santé de l’économie.
Comment investir dans un pays, dans ses entreprises sans savoir sa situation réelle? C’est un peu comme un audit où vous devez étudier les bons indicateurs, à l’image d’un comptable et d’un analyste financier.
Là, on parle d’indicateurs économiques : le taux de chômage, la croissance du PIB, les déficits publics sont par exemple autant de données qui permettent d’anticiper.
Si vous avez un contrat d’assurance vie, s’intéresser à l’Italie a du sens.
Je m’explique :
sur la partie sécurisée de votre contrat, le fonds en euros, une partie de vos capitaux peuvent être investis sur la dette de l’Etat italien. Donc, il est préférable que l’Italie soit en bonne santé car si votre assureur a acheté de la dette italienne et que les taux remontent de cette dette remonte car les investisseurs n’ont plus confiance en la dette italienne alors le portefeuille de dettes italiennes pourrait baisser en valeur.
J’ai mis un lien ICI avec des données récentes pour que vous voyez comment est composé un fonds en euros d’une compagnie d’assurance.
Zoom sur la situation économique italienne :
Pour faire ce zoom, je me suis penché sur une étude économique réalisée par le Crédit agricole études économiques du mois de janvier 2013.
Durant l’été 2012, le président de la BCE Mario Draghi avait stoppé l’hémorragie de la hausse des taux italiens en annonçant un programme de rachats massifs de dettes périphériques en Europe.
Pour résumer, la caution “morale” de la BCE sur l’Italie permet de “calmer le jeu” sur la pression des marchés sur la dette italienne.
Néanmoins, cela ne résous pas la problématique du retour à la croissance en Europe et en Italie : sans croissance, pas de baisse du chômage et encore moins de rentrées fiscales et surtout de pas de réduction envisageable du déficit italien. L’objectif est de baisser l’endettement italien.
Malheureusement “rigueur et croissance ne font pas bon ménage”, on peut donc se demander quelles seront les solutions pour sortir l’Italie de ce mauvais pas économique.
Regardons un peu les derniers chiffres économiques italiens :
Le premier constat, c’est de voir que la récession est moins pire que prévu : le 3ème trimestre 2012 a été moins négatif qu’attendu avec un PIB reculant de seulement 0,2% d’un trimestre à l’autre.
La conjoncture reste mauvaise : la production industrielle italienne a reculé de 16% en 2012, selon l’enquête Istat et l’enquête PMI, on assiste à une nouvelle baisse des opinions sur les commandes.
Crédit agricole voit une sortie “graduelle du tunnel de la récession”, les économies budgétaires devraient être moins défavorables à la croissance économique avec une pression fiscale moins forte qu’en 2012.
Des solutions “cession” et du temps pour l’Italie :
Le processus de désendettement risque d’être long pour arriver à tenir les critères de convergence européens notamment un déficit public à 3%, l’étude parle de revenir au niveau d’avant crise pas avant 2020, la dette publique resterait encore supérieure à 80% en 2020.
Des solutions pour aller plus vite dans le désendettement italien?
Vendre des actifs italiens et pourquoi pas de l’immobilier, voilà des solutions envisageables pour l’Italie.
On apprend que l’Italie possède une patrimoine public de 1789 Mds d’euros pour une dette de 1984 Mds d’euros en 2011. En cédant une partie de ces ressources, l’Etat italien pourrait accélérer sont processus de désendettement.
Cette méthode ne serait pas nouvelle car entre 1994 et 2010 : “un vaste programme de privatisations et de
titrisations d’immeubles publics a été mené, rapportant 192 Mds d’euros”. Le trésor italien a lancé voilà peu de temps, un inventaire des actifs italiens pour envisager des cessions.
En parallèle, on apprend que “La Fondation Astrid (composée d’experts et d’anciens ministres) a présenté un plan de cessions pouvant rapporter 2,1 points de PIB par an sur la période 2013-2017.”
Que conclure?
Au tout début de l’étude du Crédit agricole, on voit quelques lignes sur le FMI et ce qu’il suggérait. Il s’agit de lignes si discrète où cette institution internationale reconnaît qu’elle se trompe de ses remèdes contre la crise :
“le FMI fait son mea culpa en reconnaissant avoir sensiblement sous-estimé les dégâts sur la croissance occasionnés par des resserrements budgétaires surdimensionnés dans un environnement où subsistent d’importantes ressources inemployées, où l’assouplissement de la politique monétaire atteint ses limites et où les ajustements s’opèrent de manière synchrone dans des pays aux liens commerciaux étroits.”
Si on fait un parallèle avec ses placements on doit donc regarder avec attention la situation de l’Italie notamment quand on a un fonds en euros dans son assurance vie.
L’Italie devra faire des efforts importants pour maintenant des taux d’intérêts sur sa dette soutenable et éviter une hausse des taux.
On voit bien que 2013 sera l’année des compromis pour aller vers le retour à la croissance et continuer à calme les marchés financiers.
Ce sera aussi l’année du retour du grand Silvio, entre rires et scandales, à mon avis, ça devrait aller plus vite pour le changement en Italie ;-).
Internaute, épargnant curieux mais zappeur, ne prenez pas la fuite dès la première page!
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Cyril JARNIAS