Quand des pays développés viennent à la rescousse de l’Europe, voilà le sujet de la journée sur le blog gestion de patrimoine.
La bonne nouvelle est venue en provenance du FMI mardi 18 avril 2012.
Pour reprendre le journal suisse le temps :
“Le Japon va fournir 60 milliards de dollars (55 milliards de francs) supplémentaires au FMI pour l’aider face à la crise de la dette en Europe. La directrice générale du Fonds, Christine Lagarde, a appelé les autres Etats membres à suivre cet exemple.
La décision annoncée mardi par le Japon répond à un appel de la cheffe du Fonds monétaire international (FMI) qui avait demandé en janvier des financements supplémentaires pour augmenter de 500 milliards de dollars les ressources prêtables de l’organisation, afin de mieux lutter contre la crise d’endettement européenne et ses répercussions ailleurs dans le monde.”
Le FMI a besoin de rassembler 600 milliards de dollars pour pouvoir aider l’Europe. Le premier contributeur à cette aide à s’annoncer vient du Japon.
Retour sur le rôle du FMI :
Pour reprendre la fiche technique du FMI sur les normes et les codes qu’il applique :
“En déterminant dans quelle mesure les pays membres respectent ces normes et en les aidant au besoin à mettre en œuvre les réformes nécessaires, le FMI et la Banque mondiale visent à améliorer le fonctionnement de l’économie, à aider les investisseurs à prendre de bonnes décisions et, en fin de compte, à promouvoir la stabilité financière et prévenir les crises financières.”
Le rôle principal du FMI (tout comme la banque mondiale) consiste à assurer la bonne santé des pays membres. Pour se faire, le FMI a besoin de moyens. Ces moyens seront des contributions des pays membres.
Revenons à l’aide du Japon et à sa symbolique :
Ce qui frappe dans l’aide du Japon : c’est que ce pays a dépassé les 200% de dettes publiques mais, contrairement à de nombreux pays européens, cette dette est détenue à 90% par des japonais. Par exemple, dans le cas de la France, 2/3 de la dette publique est dans les mains du reste du monde donc malheureusement des marchés financiers.
Pour reprendre l’étude du 22 mars 2012 de Natixis CIB :
“L’exemple du Japon montre qu’un pays (autre que les Etats-Unis) peut avoir
une dette publique énorme sans conséquences négatives graves à deux
conditions :
– il a un excédent d’épargne domestique ;
– il n’y a pas de besoin de financement du secteur privé dans ce pays.
Ceci génère un taux d’intérêt très bas à l’équilibre.”
Cela veut dire que non seulement un pays peut survivre à un très fort endettement (supérieur à de nombreux Etats européens) mais qu’en plus, c’est un comble, ce pays peut venir en aide à l’Europe.
Les Japonais font de la gestion de patrimoine en trouver, en l’Europe, un placement pour leur épargne longue.
Derrière la symbolique “aide japonaise vers l’Europe” : la question de la possibilité de vivre dans le surendettement.
Natixis CIB conclue son étude sur ces points :
Les pays de la zone euro en difficulté avec leurs finances publiques peuventils s’inspirer de l’exemple du Japon ?
C’est clairement la dynamique observée à court terme : désendettement du
secteur privé, réduction des déficits extérieurs.
Mais ce modèle même efficace pour permettre un taux d’endettement public
très élevé a de graves inconvénients, par exemple :
– compression de la demande intérieure pour maintenir l’excédent extérieur
– risque massif de taux d’intérêt dans les bilans des intermédiaires financiers”
Le spectre reste le scénario déflationniste en Europe : peu ou pas de croissance, une tendance à la baisse des prix (nous n’y sommes pas encore en Europe) et surtout des taux maintenus artificiellement bas longtemps.
Pour conclure,
on ne peut être que frappé par l’intervention japonaise vers l’Europe, il fait le choix de l’Europe comme placement,
un pays surendetté venant en aide à des pays européens croulant sous la dette….
On doit alors se poser les bonnes questions, savoir accepter que le temps sera le meilleur allier face à l’endettement massif, que l’entraide internationale est une réponse qui a du sens, qu’il faut accepter moins de croissance le temps d’éponger ses dettes, que les ménages sont en fase de désendettement…
Enfin, on voit bien que l’enjeu majeur pour les pays de l’Europe du Sud reste la capacité à faire les bonnes réformes structurelles pour rassurer les marchés et impérativement réduire le poids de la dette publique future par un maintien des taux d’intérêt à des niveaux acceptables!
La gestion de patrimoine consiste aussi à savoir gérer son passif (cliquez ici).
Le modèle japonais n’est pas parfait mais les efforts consentis par ce peuple doivent nous faire réfléchir.
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Cyril JARNIAS