Faire de la gestion de patrimoine car on veut mieux gérer ses affaires, c’est aussi s’intéresser à l’économie. Sur le blog gestion de patrimoine, je peux aussi avoir envie de répondre des professionnels de la Finance et de l’économie, c’est le cas aujourd’hui.
Résumer la pensée économique ou encore le fonctionnement de l’économie n’est pas simple. Maintenant, nous pourrions opposer deux pensées ceux qui croient principalement à l’offre, des libéraux et aux entreprises et de l’autre les fans de la demande donc du consommateur à consonance keynésienne.
D’un côté, un rôle de l’Etat réduit avec une grande liberté au marché et de l’autre, un Etat plus interventionniste et plus de régulation.
Pour ou contre l’un ou l’autre, vous devez en tout cas vous intéresser aux deux courants et prendre le bon et le meilleur des deux courants.
Dans un article de Charles GAVE cliquez ici, celui-ci met en avant le problème de la pression fiscale en France et le frein qu’elle représente pour nos entrepreneurs.
J’avais d’ailleurs parlé de la montée des impôts depuis très longtemps avec le gouvernement Hollande cliquez ici.
Face à cet article plus ou moins polémique, j’ai voulu répondre à l’auteur.
Réponse à la réalité des entreprises, de la fiscalité et de la crise actuelle :
“Bonjour Monsieur Gave,
j’ai eu l’occasion de lire un de vos ouvrages, il est certain que vous démontrez à quel point l’Etat doit s’en tenir à ses fonctions régaliennes.
Vous êtes un fervent admirateur d’une politique de l’offre mettant en avant le rôle capital (sans jeu de mot) de l’entreprise.
Malheureusement, ces propos sont à nuancer. A ce jour, nous subissons une crise de l’endettement avec un transfert de la dette privée (les banques…) vers la dette publique. Les Etats développés ont certes sans doute des réformes structurelles à faire pour réduire leurs dépenses et ne pas rentrer dans une course à la fiscalité contre nos entreprises.
Sans l’aide des Etats, nos banques et donc le financement de nos entreprises n’auraient plus lieu d’être (après Lemanh Brother).
Maintenant, le sujet est bien plus complexe qu’il n’y paraît car nos entreprises comme nos Etats sont à ce jour très ou dépendantes de la financiarisation de nos économies modernes.
Nos politiques tentent de réguler mais les solutions ne sont pas optimales par exemple avec l’arrivée de Solvency 2 par exemple, les entreprises risquent d’être encore plus dépendantes des marchés pour se financer (rôle des institutionnels dans l’achat d’actions sur les marchés financiers, ils doivent réduire leurs achats pour pouvoir tenir un niveau de fonds propres plus “sécurisant”).
Qui peut alors soutenir les entreprises si ce n’est l’investissement public quand tout va mal?
Ensuite, l’économie est mondialisée, les entreprises cherchent donc une main d’oeuvre toujours moins chère ce qui entraîne mécaniquement une baisse des salaires.
Malheureusement, en m’amusant en reprenant Marx, nous assistons mécaniquement à une baisse tendancielle du taux de profil car en pressant les salaires vers le bas, on pousse la consommation et les profits dans le même sens. Vous savez très bien que la Loi classique et libérale de JB Say sur les débouchés ne tient pas : l’offre ne créant pas sa propre demande.
L’illusion monétaire ou le tour de magie de l’endettement des ménages par le crédit ne dure qu’un temps pour soutenir l’économie. A un moment, il faut payer ses dettes : on gagne du temps, on restructure mais tout le monde doit payer (exemple : haircut ou perte pour les détenteur de la dette Grecque, on parle de 80%…).
Enfin, pour reprendre Schumpeter et son processus de destruction créatrice, l’économie mondiale cherche de nouveaux moteurs de croissance mais ils ne viennent pas à ce jour (nouvelles technologies? bio technologies? Gaz de schiste “temporaire” ou révolution verte? Nous sommes à la limite d’un modèle économique basé sur les énergies fossiles…
En conclusion, oui nous avons trop de pression fiscale mais les causes sont bien plus complexes que ce soit par à cause des excès du public mais aussi du privé.
Tout ceci se produit dans un environnement de crise économique durable (moins de profits, plus de chômage, sans lien systématique direct) causée par un endettement trop important et les limites de notre modèle économique actuel.
Il convient donc d’arriver à réguler les passagers clandestins du public et du privé!”
Que conclure?
Oui, l’entreprise est au coeur de l’économie.
Oui, la pression fiscale est douloureuse.
Mais le problème est bien plus complexe à appréhender car la crise et la hausse des impôts ont plusieurs causes.
J’espère que cette réponse à cet article polémique sur vous aidera, sur le blog gestion de patrimoine, à mieux comprendre.
Comme je ne cesse de le répéter au fil des articles, si vous voulez mieux gérer votre patrimoine et en faisant de la gestion de patrimoine, vous devez comprendre à minima l’économie!