Avec l’aide d’Andréa Molnar docteur en lettres, nous nous regardons régulièrement sur le blog gestion de patrimoine la situation des pays de l’Europe de l’Est.
A la fois proche de la France, ces pays restent parfois incompris. Mais, sur le blog gestion de patrimoine, nous parlons régulièrement de la situation économique des pays de l’Europe de l’Est cliquez ici.
Cette fois-ci, nous ne parlerons pas de gestion de patrimoine mais du sentiment des européens face à la rigueur.
La rigueur serait-elle efficace pour les européens ?
Il ressort de l’enquête réalisée par l’Institut Gallup que quelques 51% des Européens pensent que la politique de restriction économique ne fonctionne pas, qu’elle n’est pas à la hauteur de leurs espérances. 6300 personnes ont été interrogées par téléphone ou par mail.
L’Institut Gallup leur a proposé trois choix : la rigueur ne fonctionne pas, la rigueur portera ses résultats plus tard (34% des interrogés ont répondu positivement) ou la rigueur fonctionne (5% selon les interrogés). Il y avait également la possibilité de refuser de répondre.
Ce sont les Bulgares qui trouvent que la politique d’austérité a le moins échoué: seulement 28 % disent que les mesures prises ne fonctionnent pas, selon 61% elle fonctionnera plus tard, selon 6% elle s’est révélé efficace : donc selon deux tiers des interrogés elle servait bien à quelque chose. Les Bulgares sont suivis par les Hongrois dont un tiers dit que la rigueur n’a pas de sens, selon 43% il faut laisser du temps au temps, selon 19% la politique d’austérité est efficace.
Parmi tous les interrogés des pays de l’Union Européenne ce sont les Hongrois qui ont choisi en plus grand nombre la troisième proposition. Le rejet de la rigueur est le plus important dans les pays où la mesure de l’austérité est la plus élevée.
Par exemple 80% des Grecs refusent, selon deux tiers des interrogés espagnols, portugais et chypriotes la politique de l’austérité a échoué. La proportion est à peu près la même en Autriche qui est l’un des pays les plus riches de l’UE. Les interrogés ont dû répondre à la question qui consistait à savoir si la rigueur servait les intérêts de l’Europe entière ou uniquement ceux de certains pays.
Les Hollandais et les Danois étaient les plus nombreux à dire (35-36%) que c’était l’intérêt de toute l’Europe, en Hongrie 30% des interrogés étaient du même avis, 59% disaient que ce n’était bon que pour les intérêts de certains pays.
En Grèce, au Portugal, à Chypre plus de 80-90% étaient de l’avis des Hongrois mais dans beaucoup d’autres pays ce pourcentage a atteint les 75%. Si l’on regarde la moyenne de l’UE, 67% donc deux tiers pensent que la politique de l’austérité ne sert que les intérêts de certains pays, 22% trouvent qu’elle est bonne pour l’Europe entière.
On a également posé la question : existerait-il une meilleure solution que la rigueur ?
60% ont répondu oui et ce n’est qu’un sur six des interrogés disait non. Par contre, le pourcentage est très élevé (25%) de ceux qui ne voulaient pas ou qui ne pouvaient pas répondre à cette question. Parmi les pays de l’UE, en Grèce 94%, au Portugal, en Espagne, à Chypre et en Slovaquie environ 80% des interrogés trouvent qu’il y aurait une meilleure solution.
Dans huit pays de l’UE, moins de 50% des interrogés pensent que l’on pourrait faire autrement. Il est intéressant d’observer que dans ces pays la majorité relative ne revient pas à ceux qui trouvaient qu’il n’y avait pas de meilleure solution que la rigueur mais à ceux qui ne voulaient pas ou ne pouvaient pas répondre.
Par exemple au Danemark 53% ne répondaient pas à cette question. Il est aussi vrai que parmi les causes on peut citer que l’Institut Gallup n’a pas proposé d’autre alternative : il était curieux de savoir uniquement si une autre solution existait ou non (Source : Privátbankár / traduction Andréa Molnar).
Que conclure ?
Demander aux habitants européens s’il faut de la rigueur est légitime. Les effets de la rigueur sont catastrophiques : il suffit de voir la situation de la Grèce ou de l’Espagne pour s’en convaincre.
Malheureusement, les européens comprennent-ils tous les raisons profondes de cette crise ?
Nous sommes face à une crise de la dette profonde, à des dysfonctionnements dans le système bancaire (par exemple : l’excès de risque de banques d’investissement à l’image de l’affaire Kerviel), à un modèle économique dont les limites approchent (ressources énergétiques insuffisantes, nouvelles sources de croissance à trouver…).
Si ne pas accepter la rigueur ou encore ne pas vouloir subir un chômage de masse semble légitime pour les européens, l’ignorance économique aide à ne pas se rendre compte de l’ampleur de cette crise.
C’est d’ailleurs peut-être là notre salut, cette ignorance donne du temps à nos dirigeants pour tenter d’endiguer une crise durable et profonde que ce soit en Europe de l’Est ou dans toute l’Europe…
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