Je vous propose un focus sur la dette d’Etat et sa notation sur le blog gestion de patrimoine.
Il n’y a pas un jour dans la presse et les journaux télévisés où l’on ne vous parle pas de la note des Etats et plus particulièrement de l’Europe dont la France.
Derrière la note d’un Etat donnée par une agence de notation, vous trouvez les taux d’intérêt que doit pratiquer un pays pour pouvoir s’endetter (on parle le plus souvent de dettes à 10 ans).
La dette d’Etat reste néanmoins le plancement le plus sur pour les investisseurs.
Aujourd’hui tout l’enjeu est d’éviter de voir sa note baisser, cela supposerait que la dette d’un Etat pourrait s’alourdir car qui dit note plus basse dit taux d’intérêt plus haut!
Si on prend le cas de la France, rien que la charge de la dette coûte plus de 50 milliards d’euros par an : les enjeux sont donc très importants! N’oubliez pas que les dépenses de la France sont seulement supérieures à 270 milliards d’euros… La charge de la dette est donc importante.
Quand vous faites de la gestion de patrimoine, vous analysez votre passif et votre actif : là pour la France, c’est du déficit!
J’ai eu l’occasion de vous parler de l’impact sur les fonds en euros de la crise de la dette en Europe : cliquez ICI
Regardons dans le détail ce qu’il se passe pour la France :
Si nous nous penchons sur l’étude réalisée par BNP Paribas en octobre, l’analyse nous indique les points suivants :
"Lundi 17 octobre 2011, l'agence Moody's indiquait "évaluer [la] perspective stable" de la note attachée à la dette souveraine de la France, la meilleure possible à ce jour (Aaa). Bien que sans implication négative (l'agence communique dans le cadre d'une étude annuelle qui, précise-t-elle, ne présume d’aucune décision), l'annonce a suffi pour que la prime de financement payée vis-à- vis de l'Allemagne s'accroisse. Elle atteignait 117 points de base jeudi 20 octobre, le rendement à 10 ans de l'OAT s'affichant à 3,18% lorsque celui du Bund ressortait à 2,01%. Qu’aussi peu de mots, prononcés par aussi peu de personnes, puissent avoir autant d’effet a de quoi surprendre. Mais l’importance des jugements émis par les agences de notation ne fait finalement que traduire celle prise par les marchés dans le financement des États. La France, dont la dette est à 80% concentrée en titres négociables (ces derniers étant détenus à 65% par des investisseurs étrangers) ne fait pas exception.
L’appel aux marchés résulte d’un choix collectif opéré de longue date, qui s’est d’ailleurs révélé profitable en ce sens qu’il a permis d’abaisser le coût de la dette publique. Ce qui n’exempte pas de certains efforts. Ainsi la France a-t-elle peiné à consolider sa situation financière durant la phase d'expansion qui a précédé la crise. De 2003 à 2007, au cours des cinq ans qui ont suivi le creux consécutif à l’éclatement de la bulle internet, elle a bénéficié d'une conjoncture assez favorable. Sa croissance s’est établie à 2% par an en moyenne.
Un rythme proche du potentiel et comparable à celui enregistré après
la récession de 1993 (2,2% en moyenne de 1994 à 1998). Durant cette période, le rendement des obligations d’Etat a baissé, pour s’établir la plupart du temps au-dessous du taux de croissance nominale de l’économie. De telles conditions offraient la possibilité de réduire, sans trop
d’effort, le ratio d’endettement. Nous calculons que ce dernier aurait pu être ramené de 59% à 56% du PIB de 2002 à 2007, moyennant la reconduction d’un excédent primaire modéré, de l'ordre de 1% du PIB chaque
année (la moyenne en zone euro sur cette période). Au lieu de quoi la dette a continué de dériver. Elle représentait 64% du PIB en 2007, la France étant alors le seul grand pays d’Europe à afficher un déficit primaire structurel de ses administrations. Cette faiblesse initiale ne doit cependant pas être exagérée. On sait que des pays notés « AAA » avant la crise et ayant a priori mieux géré leurs comptes publics, tels l’Irlande ou l’Espagne, se sont révélés beaucoup plus fragiles du fait de l’endettement de leur secteur privé. On peut également souligner que l’Allemagne supporte un ratio de dette publique voisin de celui de la France, à l’entrée dans la crise comme aujourd’hui. La différence tient à la dynamique. Alors que l’Allemagne est en passe, grâce à ses excédents primaires, de réduire sa dette, la France doit consentir des efforts. Ces derniers sont substantiels mais somme toute moins importants que ceux auxquels Royaume-Uni -
autre pays noté AAA - se soumet déjà. S’il ne convient donc pas de les surdoser, il est impératif de les entreprendre."
Le tripe A français semble donc en danger : pendant une période
électorale où les politiques devraient rester attentistes.
Pour l'instant, c'est plus un M comme moins de rendement qui touche
votre assurance vie. Celle-ci est impactée par les rabots
fiscaux (13,5% pris la performance du fonds en euros).
L'épargnant paye donc avec un grand P de prélèvements
le coût de la dette de l'Etat français.
Le rabot du A de la notation française n'est sans doute
plus très loin...
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Cyril JARNIAS