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Coronavirus : comment protéger son argent ?

Publié le 15 mars 2020 | Dernière mise à jour le 31 août 2021

Après une semaine noire sur les marchés financiers, j’ai reçu de nombreuses questions d’investisseurs inquiets pour l’avenir de l’économie française. Il est vrai que la crise actuelle du coronavirus est inédite. La bourse s’effondre (-20% sur la CAC40, cette semaine : catastrophique!!!).

Des pays tout entiers tournent au ralenti. L’économie mondiale se grippe. L’ennemi en question : un virus qui sème la psychose dans le monde. Pas plus grand que quelques nanomètres, le coronavirus s’attaque à tous les êtres humains sans exception.

Ne connaissant pas de frontières, le Coronavirus se propage à une vitesse ahurissante dans l’ensemble du monde. Il sème la panique partout où il se répand, car on ignore encore tout de ce virus : son taux de mortalité réel, le taux réel de complications, le nombre réel de personnes contaminés et donc en fin de compte sa dangerosité. Je vous propose dans ce guide de vous présenter mon point de vue de conseiller en gestion de patrimoine sur cette crise du coronavirus et ses répercussions au niveau économique.

Mise à jour du  29/09/2020 : une crise économique qui va s’installer (En fin d’article)

Une crise économique à venir… sans précédent

Le Coronavirus s’installe sur le continent européen… et on ignore totalement pour combien de temps. Son taux de mortalité réel ? Est-ce que le virus a une chance de muter génétiquement ? Quel est son taux réel de contagiosité ? Pourra t’on fabriquer un vaccin rapidement ? Ce vaccin sera t’il efficace sur le long terme ? Bref, autant d’éléments qui ne sont pas du tout rassurants, surtout que dans le même temps, les statistiques officielles font état d’un taux de mortalité provisoire de 3.77% (153 503 cas confirmés dans un laboratoire pour 5789 décès au 14 mars 2020).

Ces deux articles m’ont fait froid dans le dos aujourd’hui sur la virulence du virus (données très récentes) :

Je vous invite à lire avec très grande attention, ces deux articles!

https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/15/coronavirus-les-simulations-alarmantes-des-epidemiologistes-pour-la-france_6033149_3244.html 

On parle de 500000 morts possibles en France!

https://medium.com/@tomaspueyo/coronavirus-agissez-aujourdhui-2bd1dc7838f6

Sur cet article, on comprend le danger de corona virus : il faut s’isoler sinon l’épidémie sera catastrophique. Nos pays européens tardent trop. J’espère que les mesures de confinement vont ralentir l’épidémie. Ce qui est certain, nous avons pour des mois!

D’un point de vue économique, il est impossible de prédire les conséquences économiques et financières de cette crise. En effet, historiquement, des pandémies se sont déjà répandues à travers le monde et causées le décès de plusieurs millions d’individus à l’échelle mondiale, mais la configuration économique actuelle est unique. Le monde est totalement interconnecté et il est impossible, comme nous allons le voir ci-dessous, de prédire les conséquences.

La grippe espagnole de 1918 et son impact sur l’économie

La grippe espagnole est une pandémie qui a frappé le monde en 1918. Ayant pour origine la Chine (pour le virus père) et une probable mutation génétique aux États-Unis, le virus a frappé le monde et causé le décès de plus de 50 millions de personnes à travers le monde. Pour autant, il est difficile d’évaluer l’impact de ce virus sur l’économie mondiale, car n’oublions pas que le monde sortait d’une guerre mondiale. L’économie était déjà au plus bas. Ce qui n’est clairement pas le cas aujourd’hui.

Le SRAS en 2003

L’épidémie du SRAS est apparu en novembre 2002 en Chine. Une crise épidémiologique qui s’est principalement abattue sur la Chine et ses pays voisins (Vietnam). Au total, la crise aura infecté 8 346 personnes à travers le monde. Pour autant, il est impossible de comparer la situation épidémiologique actuelle avec la crise du SRAS de 2003 pour plusieurs raisons :

– tour d’abord, la crise a infecté 8346 personnes au total (contre environ 150 000 individus à l’heure actuelle). Le virus était à priori peu contagieux ;
– aucun confinement massif de population ;
– les appareils de production n’ont pas été stoppé ;
– le poids économique de la Chine dans le PIB mondial était beaucoup plus faible (environ 4% à l’époque, contre près de 16% en 2019).

A l’époque déjà, le SRAS avait amputé le PIB chinois de 1.2%.

Une crise différente de la crise financière 2008

On ne peut pas comparer la crise du coronavirus à la crise de 2008. La crise économique de 2008 était liée à une crise d’origine financière. A l’époque, les banques ont accordé des prêts toxiques à des agents économiques insolvables. Les prix dans l’immobilier étaient surévalués. La bulle immobilière a éclaté. La crise financière s’est propagée dans le secteur économique. De nombreux emprunteurs ont été dans l’incapacité de rembourser leurs crédits. Les banques ont alors simplement saisi leurs biens, mais du coup avec l’éclatement de la bulle immobilière, de nombreux biens immobiliers ont été dépréciés. Du coup, le système bancaire a été fragilisé par cette crise. Pour sauver les banques de la faillite, et éviter au monde de connaître une crise économique de grande ampleur, les banques centrales, ainsi que les gouvernements sont intervenus pour sauver le monde économique.

En 2020, nous sommes dans une configuration différente. L’ennemi ne mesure que quelques nanomètres et il sème la panique. Des pans économiques tout entiers sont fermés ou tournent au ralenti. La crise est d’abord une crise de la psychose (comme nous allons le voir dans la section suivante).

La crise du Coronavirus : une crise… de la psychose

ATTENTION : la crise du Coronavirus est une crise de la psychose

Là ici, j’attire votre attention, sur le fait que cette crise du coronavirus n’est absolument pas une crise d’ORIGINE financière. Comme vous le savez, il s’agit d’une crise sanitaire provoquée par un virus de quelques nanomètres. Les gouvernements sont mobilisés pour stopper (ou freiner) la pandémie mondiale. On ignore encore totalement la dangerosité réelle de ce virus, mais en fin de compte c’est la psychose qui s’installe. Cette psychose s’auto-entretient par elle-même. Les gens ne sortent presque plus. Et elle affecte l’économie réelle : chômage technique, approvisionnement perturbé, consommation en forte baisse, pans économiques entiers affectés, fragilisation des entreprises et du système bancaire,…

Relancer l’économie mondiale malgré la psychose ?

La FED a annoncé le 4 mars 2020, à la surprise générale, une baisse de son taux directeur. Plutôt une bonne nouvelle, mais je doute cependant que ce genre de décision, pour le moment du moins, relance réellement l’économie réelle. Je reste convaincu que le seul et unique moyen de lutter contre les effets économiques dévastateurs de cette crise du Coronavirus étant de simplement “casser” la psychose en rassurant le peuple (ou bien stopper ce virus aussi rapidement que possible).

OUI ! Il y a un virus mortel qui se propage sur la planète, mais si l’on observe les chiffres officiels, à ce jour en France, on est à un total de 79 morts, tandis que dans le même temps la grippe saisonnière tue chaque année plus de 8000 individus en France (entre 290000 et 650000 décès dans le monde). Alors, bien sûr, les pessimistes vont toujours dire que c’est le taux de mortalité qu’il faut observer, et non pas le nombre total de décès, car oui il n’y a que 79 morts mais au final sur un total de 3672 personnes contaminées, et ainsi si le virus se propage (comme l’estime certaines études scientifiques) dans près de 70% de la population mondiale, ça serait ainsi l’hécatombe ! Mais ce raisonnement ne me paraît pas justifié, car on ignore encore le taux de mortalité réel de ce virus, car ne l’oublions pas, de nombreuses personnes contaminées sont asymptomatiques et elles ne présentent donc aucun symptôme clinique. Pas détectées… et donc pas comptabilisées dans les chiffres officiels. Si les chiffres officiels du gouvernement annoncent 3672 personnes contaminées comptabilisées, en fin de compte, il y a peut-être déjà plus de 100 000 personnes contaminées en France, et le taux de mortalité n’est donc pas forcément supérieur à celui de la grippe saisonnière (il est peut-être moins important).

De mon point de vue personnel, si le virus Covid-19 s’avère RÉELLEMENT très dangereux (on parle notamment d’un virus jusqu’à 10 fois plus mortel que la grippe), dans ce cas il est INDISPENSABLE de stopper ce virus aussi rapidement que possible (quelqu’en soit le prix). Dans le cas contraire, c’est la psychose exagérée qu’il génère qu’il faut stopper.

A quoi s’attendre en 2020 avec le Coronavirus ?

Les prochaines semaines vont être décisives. La réponse qui sera donnée par les gouvernements européens au niveau de la maîtrise du virus et son éradication vont être déterminants.

Un vaccin très peu probable en 2020

La crise du Coronavirus a très peu de chance d’être maîtrisée en 2020. La plupart des experts en épidémiologie considèrent qu’un minimum de 1 an et demi est nécessaire pour développer un vaccin efficace contre ce nouveau virus.

Notre seule chance ? L’arrivée des beaux jours à partir de mai pourrait freiner le développement du virus sur le territoire français ? En Iran, la forte chaleur (dans le sud du pays) n’empêche pas pour autant au virus de se développer rapidement (c’est même le principal foyer de contamination au niveau mondial). Alors bien sûr, il existe d’autres facteurs à prendre en compte comme la propreté, l’efficacité du système de soin, la sensibilité d’une population à un virus, les échanges démographiques,… Rien ne pouvait par exemple prédestiner l’Italie a devenir sur le continent européen le premier grand foyer de contamination du Coronavirus alors que c’était l’un des seuls pays européens à prendre des dispositions draconiennes.

Un confinement de patients qui va affecter la capacité de production des entreprises

La crise du Coronavirus risque d’avoir des répercussions économiques très graves pour de nombreux secteurs, voire même l’économie toute entière. Non seulement, il existe un réel risque de confinement d’une partie de la population (comme en Chine avec la province de Hubei), mais la mise en quarantaine de patients atteints du coronavirus fragilise l’activité des entreprises.

La propagation du Coronavirus sur le territoire national (et le déclenchement du stade 3) par le gouvernement français est “inexorable” pour reprendre l’expression du chef de l’état Emmanuel Macron. Dans ces conditions, le président de la république française n’a pas eu d’autres choix que d’annoncer la fermeture à partir de lundi 16 mars 2020 des crèches, des écoles et universités. Les écoliers vont donc rester confiner chez eux pour une durée indéterminée, et bien sûr ce sont les parents qui se chargeront de les instruire à domicile, ce qui rendra ainsi l’exercice d’une activité professionnelle tout simplement impossible. D’où une perte de main d’oeuvre, et donc une activité économique qui va tourner au ralenti.

Un marché obligataire très tendu en 2020

Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé jeudi 12 mars 2020, que l’état financera, quoi qu’il arrive, le chômage partiel et investira massivement pour soutenir l’économie française. On est en plein dans le retour de « l’état providence », mais il est vrai que la situation économique l’exige. Du coup, cette annonce est plutôt, à court terme, une bonne nouvelle pour l’économie. Mais cela sous-entend aussi que l’état va emprunter coûte que coûte. Pour financer sa politique d’investissement, l’état va devoir emprunter des fonds sur le marché obligataire. Ce sont donc les marchés financiers qui vont prêter des fonds à l’état français, en échange d’un intérêt. Bruno Lemaire, le ministre de l’économie et des finances, parle déjà de « plusieurs dizaines de milliards » alors qu’on est « au tout début de l’épidémie » (selon les termes du président français). Que va t’il se passer dans quelques semaines, lorsque les dossiers du chômage technique vont s’empiler, et lorsque toute la France sera paralysée par ce virus ? Je pense que la crise du Coronavirus va coûter très cher à l’état français, et je pense (de mon point de vue personnel) que l’on sera bien au-dessus des « quelques dizaines de milliards d’euros » promis par l’état pour rassurer les marchés.

Du coup, une autre question va se poser ? Les marchés financiers vont t’il pouvoir prêter indéfiniment à l’état français ? Car ne l’oublions pas, l’état français est déjà lourdement surendetté : on parle d’une dette publique de 99.6 % du PIB national en 2019. En cas de dégradation de l’économie française, en raison de la crise du Coronavirus, l’état français risque d’avoir des difficultés à se financer sur le marché obligataire. Déjà en Italie, la situation du pays oblige le gouvernement Italien à se financer à un taux d’intérêt de 1.79 % sur une OAT 10 ans (comme le montre le graphique ci-dessous) contre moins de 1 % avant le début de la crise du Coronavirus.

Graphique de l’évolution du rendement de l’obligation au trésor (10 ans) en % en Italie :

Graphique de rendement de l'obligation en Italie (10 ans) : impact sur la crise du Coronavirus ?

En France, sur le marché obligataire, on dénote une tension assez forte ces dernières heures sur l’OAT à 10 ans française, comme le montre le graphique ci-dessous.

Je crains malheureusement, que dans le courant des prochaines semaines, et malgré les éventuelles interventions de la BCE, le taux d’intérêt monte brutalement ce qui gonflera encore un peu plus notre déficit public.

Graphique de l’évolution du rendement de l’obligation au trésor (10 ans) en % en France :

Graphique de rendement de l'obligation OAT 10 ans en France et son impact sur la crise économique du Coronavirus

Enfin, dans une perspective de dégradation de l’économie, je crains également que les agences de notation d’origine américaine : Standard & Poor’s ou Moody’s abaissent la note de la dette française, ce qui serait un signal très négatif sur le marché obligataire.

Tout comme l’Italie, on doit s’attendre à une forte fluctuation des prix sur le marché obligataire, qui risque d’avoir des répercussions très graves sur l’économie française sur le long terme.

Le secteur aérien en chute libre

En réponse à la crise du coronavirus qui frappe la Chine, les clients renoncent à leurs voyages à l’étranger. En Chine, et d’après un article du quotidien anglo-saxon Wired, le nombre de vols est passé de 17181 vols le 22 janvier 2020 (le jour précédent la mise en quarantaine de la ville de Wuhan) à seulement 5095 vols le 4 février 2020. Une chute vertigineuse du trafic aérien de près de 70% !

En Europe, avec l’arrivée du virus en Italie ainsi que d’autres pays européens, les clients reportent à une date ultérieure leurs voyages à l’étranger.

Les compagnies aériennes, ainsi que les agences de voyages, sont les premières victimes de cette crise épidémiologique. La compagnie aérienne régionale britannique Flybe est par exemple en faillite depuis le 5 mars 2020. Déjà en proie a des difficultés financières, les récentes annulations de vols ont poussé la compagnie à mettre la clé sous la porte.

Cathay Pacific, une compagnie basée à Hong Kong, est en proie à de graves difficultés financières. En guise de réponse à la crise du Coronavirus, la compagnie met ses employés en congés sans solde. Une décision difficile à accepter pour ses effectifs, mais qui devrait rapidement être appliquer par d’autres compagnies aériennes.

La réaction des consommateurs est exagérée. Ainsi, d’après Nicholas Calio de la compagnie aérienne : Airlines for America, “Nous sommes arrivés à la situation où les craintes liées au coronavirus est plus dangereuse que le virus lui-même”.

Des consommateurs inquiets

Les gens ont peurs du virus. Ils préfèrent rester cloîtrer chez eux à attendre les nouvelles officielles plutôt que de sortir s’exposer dans la rue à cette nouvelle menace. L’activité commerciale en Chine souffre. Des images satellites montrent clairement un effondrement total de la fréquentation des centres commerciaux. Les entreprises tournent au ralenti, les employés sont confinés chez eux, travaillent à distance ou bien s’exposent au virus en prenant les transports en commun.

Une perturbation de l’activité import-export

Expédition difficile des marchandises vers les pays européens, acheminement des colis vers la Chine (ou à partir de la Chine) ralenti.

Le secteur automobile

Les 11 provinces chinoises qui ont annoncé une prolongation des vacances sont notamment en charge de la production d’une grande partie des composants de l’industrie automobile. Wuhan concentre une grande partie de l’industrie automobile. Quelques entreprises automobiles françaises comme PSA ou Renault sont notamment présentes dans cette zone économique. Des problèmes d’approvisionnement sont à prévoir.
Le recul de la consommation mondiale est également à anticiper.

Le secteur du tourisme

L’hôtellerie, ainsi que la restauration seront très touchés par la crise du Coronavirus.

Annulation des réservations, report des réservations, report des vols, restaurants peu fréquentés de peur d’être infecter par le Coronavirus.

Le secteur du luxe

La fréquentation des magasins en Chine, ainsi qu’en Italie s’effondre. En Chine, le groupe français de luxe Kering a vu “son activité quasiment s’arrêter à partir du 23 janvier”, d’après les termes de son président François-Henri Pinault. Le groupe n’a pas d’autres choix que de revoir ses méthodes de travail. La crise du coronavirus affecte également l’ensemble de ses concurrents dont notamment LVMH.

Le secteur du luxe devrait être très fortement impacté en 2020. On doit s’attendre à des faillites, voire des restructurations dans le secteur. Les investisseurs ont déjà anticipé les difficultés rencontrées par les spécialistes du secteur, comme en témoigne le graphique ci-dessous :

Évolution des prix de l’action Kering SA sur EuroNext :

Évolution du cours de l'action Kering SA. Quel est l'impact du Coronavirus sur l'action Kering ?

L’action Kering se négocie à environ 405 euros, soit à un niveau proche de son plus bas niveau atteint en 2019.

Les marchés financiers en zone rouge

Les indices boursiers sont en chute libre. Au 6 mars 2020, le CAC40 (l’indice boursier phare de la bourse de Paris) a déjà baissé de 14.60% depuis son plus haut atteint au milieu du mois de février 2020. Les autres indices boursiers européens, américains ou encore asiatiques chutent également lourdement. Les investisseurs sont inquiets, et les craintes d’une récession économique se répercutent sur les marchés financiers.

Des secteurs d’activités sont plus exposés à la crise du Coronavirus, comme le secteur aérien. Air France KLM enregistre, au 06 mars 2020, une baisse de 47% par rapport à son cours boursier du 01 janvier 2020.

A quoi faut-il s’attendre dans les mois à venir ?

La FED devrait revoir, à de multiples reprises, son taux directeur (elle l’a déjà fait le 3 mars en abaissant de 0.5% son taux directeur à la surprise générale), mais si la crise perdure, d’autres baisses successives devraient voir le jour.

La banque centrale européenne a une marge de manoeuvre beaucoup plus limitée. Le taux directeur de la BCE est déjà de 0% depuis le 16 mars 2016.

On doit surtout s’attendre, dans le courant des prochaines semaines, a un déblocage progressif de fonds budgétaires de la part des gouvernements européens pour contrecarrer la crise.

Les scénarios envisageables pour les prochains mois

La crise du coronavirus évolue rapidement. Je n’ai pas de boule de cristal. Comme on l’a vu dans la première section de cet article, cette crise est SANS précédent. Impossible de prédire l’issue de la crise actuelle, mais à titre d’information, j’ai cependant rédigé les différents scénarios envisageables avec les répercussions économiques de chaque scénario.

Le scénario optimiste

Type de scénario : La crise du Coronavirus est maîtrisée rapidement (d’ici fin mai 2020). Un vaccin est en voie de production d’ici l’automne prochain. Le taux de mortalité a été surévalué, par les épidémiologistes, en raison du caractère bénin du virus pour plus de 80% des patients. On est finalement plus proche d’un taux de 0.2 – 0.3% (presque similaire au taux de mortalité de la grippe saisonnière de 0.10%).

Probabilité : Faible

Impact sur l’économie : Environ 1 point de croissance en moins sur l’économie française. Une activité économique faiblement impactée (seule quelques secteurs d’activités sont très fortement impactés comme le secteur aérien, la restauration ou le tourisme). Les relances budgétaires décidés par le gouvernement, ainsi que les décisions monétaires des banques centrales favorisent une reprise économique rapide en fin d’année. Le ralentissement de la consommation en Chine au premier semestre s’accompagne d’une forte reprise économique en fin d’année (effet de rattrapage).

Le scénario probable

Type de scénario : La crise du Coronavirus se développe rapidement dans le monde. L’activité économique souffre. Certains secteurs sont fortement touchés, comme le cinéma, le tourisme, l’hôtellerie, ou encore la restauration. Les entreprises remplissent des dossiers de chômage technique. Les consommateurs sont inquiets. Face à un repli net de la consommation, les entreprises ajustent leurs investissements, ainsi que leurs productions, ce qui entretient le cycle vicieux d’auto-dégradation de l’économie. Les faillites d’entreprises s’enchaînent rapidement (les entreprises seront les premières à souffrir en raison d’un manque de trésorerie). La faillite des entreprises va fragiliser le système bancaire, car de nombreux prêts bancaires deviendront toxiques (les agents économiques seront dans l’incapacité de les rembourser). Les banques centrales (notamment la BCE) devront injecter de l’argent dans le système pour “sauver” les banques commerciales d’une faillite certaine. Dans le même temps, les gouvernements européens seront tous mobilisés pour relancer l’économie à coup de plan de relance et de sauvegarde économique. Mais avec le recul, les statistiques officielles prouvent que le taux de mortalité réel est finalement plus faible qu’attendu, en raison du caractère bénin du virus pour la plupart des personnes (ce qui expliquerait d’ailleurs la faible progression des infections en Chine ces derniers jours). L’arrivée de l’été 2020 freine la progression du virus, et évite une saturation du système médical. Dans ces conditions, les salariés reprennent progressivement une activité normale à compter de juin. L’activité économique reprend progressivement.

Probabilité : Très probable

Impact sur l’économie : Nombreuses faillites. Chute des prix dans l’immobilier. Des pans économiques entiers sont touchés par la crise du coronavirus. Approvisionnement en fruits / légumes ou encore matières premières perturbé pendant encore quelques mois. Inflation sur des produits de première nécessité. Dégringolade des marchés financiers (le CAC40 atteint son plus bas niveau depuis 2008). Baisse forte des prix dans l’immobilier. Fragilisation du système bancaire. Baisse des taux directeurs des banques centrales + plans de relance de l’économie qui favoriseront une reprise économique et un effet de rattrapage partiel en fin d’année.

Le scénario noir

Type de scénario : Le Coronavirus n’est pas maîtrisé. Aucun vaccin ne peut voir le jour avant au moins 2 ans. Le virus mute génétiquement et devient beaucoup plus virulent. Le monde manque de médicaments. Les hôpitaux sont débordés et les professionnels de la santé n’ont plus assez de lits disponibles pour soigner les nouveaux malades. Le taux de mortalité réel est de 8% (il est actuellement de 3.4% sur les cas officiels). Les établissements scolaires, ainsi que les crèches sont fermés. Les parents sont obligés de rester confiner chez eux à garder leurs enfants. Les malades sont confinés chez eux, ou alors pris en charge par les professionnels de la santé dans des hôpitaux de fortune (des gymnases, des salles de réunion,…). Le virus se développe dans le monde entier (y compris en Afrique). Le moral des consommateurs est au plus bas. Aucun achat sur le long terme (voitures, immobilier). Le tourisme est réduit au maximum (voire quasi-inexistant). L’approvisionnement des centres commerciaux est perturbé. L’armée est mobilisé pour assurer la sécurité. De émeutes éclatent. Le télétravail se développe pour certaines professions. Le prix des produits de première nécessité s’envolent en raison des difficultés d’approvisionnement. Les banques centrales, ainsi que les gouvernements tentent de relancer l’économie grâce à des plans de sauvegarde économique, mais en vain. Forte progression du nationalisme dans toute l’Europe. un climat d’insécurité global s’installe.

Probabilité : Peu probable

Impact sur l’économie
 : Inflation des prix. Faillite des entreprises. Effondrement du système bancaire. Fortes tensions sociales.

Une crise pétrolière amplifiée

Le Coronavirus, une nouvelle crise pétrolière ? Quel est l’impact sur l’économie mondiale ?

C’est un véritable choc sur les marchés financiers : le prix du baril de pétrole s’effondre de plus de 30% en une seule séance ! Du jamais vu depuis 1991 ! Il est vrai que la demande mondiale de carburant s’essouffle, mais cette baisse, comme nous allons le voir, n’est pas uniquement justifiée par un simple affaiblissement de la demande mondiale de carburant. En réalité, cette baisse est amplifiée par une crise géopolitique.

La Russie a en effet un rôle dans la baisse des prix. Principal producteur de pétrole au monde, la Russie est un membre actif et respecté au sein de l’OPEP. A la dernière réunion de l’OPEP le 6 mars 2020, il était notamment question de s’adapter et revoir à la baisse la production de pétrole afin de limiter la baisse du prix du baril. Mais à la surprise générale, la Russie a refusé de revoir à la baisse sa production de pétrole avant au moins juin 2020. Une décision très lourde de conséquences car ce sont les prix du baril de pétrole qui s’effondre totalement.

L’Arabie Saoudite (afin de punir la Russie ?) se lance également dans une guerre des prix en augmentant également de son côté la production de pétrole.

Mais, pourquoi la Russie ne revoit pas sa production de pétrole ?

Après une année 2018 plutôt bonne pour l’industrie pétrolière, les pays exportateurs de pétrole ont traversé une année 2019 plutôt morose. La demande pétrolière s’essoufflait depuis quelques mois, en raison notamment d’un ralentissement de la croissance économique en Chine.

Après avoir atteint son plus haut niveau en 2018 à environ 87 dollars, le Brent s’est nettement replié fin 2018, et le prix est resté globalement très tendu en fin d’année 2019 (comme le démontre le graphique ci-dessous).

Graphique de l’évolution du prix du Brent (pétrole) sur les derniers mois (en dollars américains) :

Graphique de l'évolution des prix du pétrole

La Russie a le gros avantage de ne pas être très dépendante de la fluctuation des prix dans les hydrocarbures. Son économie est diversifiée. Dans son budget 2020, le gouvernement russe avait anticipé une forte baisse du prix du pétrole, et les prévisions budgétaires 2020 se basent un prix du baril de pétrole à seulement 42.40 dollars (le baril se négocie autour de 36 dollars actuellement sur les marchés financiers). La Russie a la capacité de résister à cette crise pétrolière, ce qui n’est pas forcément le cas de certains pays du moyen-orient.

Il faut savoir comme l’indique l’économiste Jacques Sapir que sous 20 dollars sans réelle fiscalité (la fiscalité est plus favorable pour les entreprises russes avec un système mieux pensé), les entreprises russes peuvent toujours être bénéficiaires. Ce ne sera pas le cas pour les autres pays exportateurs de pétrole.

La Russie souhaite avant tout affaiblir le régime politique du prince héritier de l’Arabie Saoudite. Le prince héritier, Mohammed ben Salmane, est affaibli par cette crise. Il a déjà arrêté plusieurs membres de sa famille, il y a quelques jours, pour cause de trahison. C’est tout le régime de l’Arabie Saoudite qui est affaibli par cette crise. Le régime économique de l’Arabie Saoudite est très dépendant du prix du baril de pétrole. Entre 1973 et 2002, le pays a perçu des recettes pétrolières de 2000 milliards de dollars américains. La production de pétrole est principalement organisée autour de la compagnie saoudienne Saudi Aramco. Uniquement en 2018, la compagnie pétrolière a perçu 355 milliards de dollars de recettes pétrolières. Le baril de pétrole en provenance de l’Arabie Saoudite n’est pas pur, et nécessite un traitement chimique coûteux (on parle notamment d’un coût d’extraction de 5 dollars par baril). Alors, bien sûr, le coût d’extraction du baril est plutôt faible dans l’ensemble, et le royaume saoudien a déjà informé qu’il pouvait parfaitement s’accommoder d’un prix du baril de seulement 20 dollars américains. Mais la question n’est pas de savoir si ils peuvent encore gagner de l’argent, mais plutôt si ils peuvent en gagner suffisamment pour satisfaire la classe politique saoudienne. Car ne l’oublions pas, l’Arabie Saoudite est dirigé par une monarchie absolue dynastique. La famille royale est composée au final de 30 000 sujets, et ce sont très souvent des personnalités très influentes dans la monarchie (des généraux, ministres,…). Rien que dans le passé, on peut déjà avoir une petite idée de l’impact de cette crise sur le royaume saoudien… En 2015, le prix du baril de pétrole se négociait sur la base de 55 – 60 dollars américains le baril, et les recettes pétrolières du royaume ont plongé à 197.7 milliards de dollars. Ayant beaucoup de mal à réduire son train de vie, le royaume saoudien a vu son déficit public explosé à 38.6 milliard de dollars (environ 5% du PIB national). Que va t’il se passer, avec un baril à moins de 40 dollars américains ? Les recettes pétrolières vont fondre comme neige au soleil, le déficit public saoudien va exploser, et surtout c’est le train de vie de la famille royale (composée de 30 000 sujets) qui va être perturbé avec un risque non négligeable de rébellion. La Russie anticipe un affaiblissement du régime politique saoudien, qui lui permettrait dans le pire des scénarios de faire main basse sur le régime, comme en Syrie, et d’imposer ensuite sa propre loi, d’autant qu’il n’est pas du tout certain que les USA (généralement considérés comme un grand allié du pouvoir saoudien) interviennent cette fois pour sauver le royaume dans la mesure où la baisse du prix du baril les affaiblissent également de leur côté.

Par faute d’accord sur la production de pétrole, la Russie souhaite également affaiblir les producteurs de pétrole de schiste sur le continent nord-américain, qui ne peuvent pas survivre à moins de 50 dollars par baril. C’est globalement plus coûteux de fabriquer du pétrole de schiste, tandis que le pétrole de la Russie ne nécessite pas des manipulations chimiques complexes et coûteuses. Car ne l’oublions pas, le sous-sol du continent nord américain regorge de pétrole de schiste, et l’exploitation du pétrole de schiste aux USA a permis au pays de devenir le premier pays producteur de pétrole au monde. Une concurrence dont la Russie souhaite sans doute se débarrasser à tout prix.

Enfin, je pense que véritablement, la Russie garde cette carte comme une base de négociation avec les États-Unis d’Amérique, et elle n’hésitera pas à l’utiliser dans les prochaines semaines sur le terrain diplomatique.

Et la crise du Coronavirus dans cette crise pétrolière ?

Affaiblissant la Chine, la crise du Coronavirus a un impact considérable sur la demande pétrolière chinoise. On parle ici d’une réduction de plus de 20% de la consommation de pétrole chinoise, et cette réduction devrait s’amplifier au niveau mondial dans le courant des prochaines semaines.

Les conséquences de cette crise pétrolière ?

L’OPEP est plus que jamais au bord de l’éclatement, et les prix devraient rester très volatiles dans les prochains jours. On doit s’attendre à une forte fluctuation des prix, au gré des annonces de mise en quarantaine.

Alors, donc quelles vont être les conséquences économiques de cette crise pétrolière ?

A première vue, et du point de vue de notre économie nationale française, ce nouveau “choc pétrolier” est plutôt une bonne nouvelle. Le prix du pétrole s’effondre. On peut donc s’attendre, dans les prochaines semaines, à une baisse du prix de l’essence. C’est donc une bonne nouvelle pour les consommateurs. La balance commerciale française devrait s’améliorer (moins d’importations).

Mais il est difficile de calculer avec précision l’impact économique de cette crise pétrolière sur l’économie des pays européens. Car oui, en Europe, nous sommes plutôt des importateurs de pétrole, mais cette crise pétrolière a des effets pervers sur l’économie.

Tout d’abord, les pays exportateurs de pétrole sont également des consommateurs de produits de luxe. Des sociétés comme LVMH (société basée en France) devraient donc souffrir de cette crise.

La baisse des prix devrait également affecter le plan d’investissements de certains pays arabes, comme les EAU ou encore l’Arabie Saoudite. Par exemple, la France capte 3 % des investissements directs à l’étranger (IDE) saoudiens dans le monde, soit environ 850 millions d’euros (2016). Des investissements principalement concentrés dans l’hôtellerie de luxe, ainsi que l’agroalimentaire. Avec moins de rentrées d’argent, les pays exportateurs de pétrole vont revoir à la baisse leur plan d’investissement, ce qui devrait affecter quelques secteurs d’activités.

Mais si les traders redoutent autant les chocs pétroliers, c’est aussi pour le risque que fait peser un choc pétrolier sur le marché obligataire (le marché des obligations). Car ne l’oublions pas, un état pour se financer doit emprunter des fonds sur les marchés financiers. Hors, à terme, moins il y a d’investisseurs et plus l’emprunt coûte cher (le taux d’intérêt). Les pays exportateurs de pétrole financent une partie de nos obligations d’état.

Les pays trop dépendants du prix du baril seront les premières victimes

En raison de leurs faibles diversifications de revenus, certains pays comme l’Algérie (ou encore l’Irak, le Vénezuela, l’Iran ou encore le Nigéria) sont très sensibles aux fluctuations de prix hydrocarbures. Les pays vont être fragilisés politiquement, et je pense qu’il est préférable de se tenir à l’écart de ce type de pays (y compris dans les investissements boursiers avec des entreprises trop exposées à ce type de risque). Il y a un risque de tension sociale à terme.

Ne pas investir dans les sociétés d’exploration de pétrole en pleine mer

Les sociétés exploratrices de pétrole en pleine mer sont victimes de cette crise pétrolière.

Quels sont les secteurs d’activités à privilégier ?

Investir dans le secteur médical

Le secteur médical est en bonne santé. Certaines entreprises profitent de l’épidémie du coronavirus, comme la société Euromédis. Le groupe Euromédis est une entreprise spécialisée dans la commercialisation d’accessoires médicaux, comme des gants à usage unique, ainsi que des seringues. A ce jour (vendredi 13 mars 2020), le groupe Euromédis se négocie sur la base d’un prix de 7.05 euros. L’action a connu un mois de février euphorique (l’action a atteint un plus haut à 22.40 euros le 27 février 2020). Seul bémol : la production dépend de fournisseurs internationaux. La crise actuelle du coronavirus fragilise donc sa chaîne d’approvisionnement. A surveiller cependant !

Le “Stay at home index”, un indice boursier des entreprises résistantes à la crise du coronavirus

Une banque américaine a crée un indice boursier : “Stay at home index”. Cet indice boursier représente les entreprises dont les cours boursiers semblent profiter de la propagation de l’épidémie au niveau mondial. Dans cet indice, on peut notamment retrouver des entreprises dans le secteur de l’e-commerce, la vente d’accessoires de fitness à domicile, des plateformes de streaming comme Netflix ou bien encore des entreprises comme Facebook. Globalement, les entreprises présentent dans ce classement résistent davantage à la crise économique.

Exemple avec le cours de bourse de Netflix (son plus haut annuel est de 388 dollars, contre actuellement 336 dollars). L’entreprise résiste mieux à la crise du coronavirus.

L’or comme valeur refuge ?

Dès qu’il y a une crise économique, les investisseurs se précipitent vers cette valeur refuge. Depuis le 1er janvier 2020, l’or a vu son prix grimper de +10.5%. Mais faut-il pour autant acheter cette valeur refuge ? Pas facile à dire, car oui l’or est une valeur refuge, cela a déjà été démontré plusieurs fois dans le temps, mais les performances historiques ne préjugent en rien des performances futures. Psychologiquement, les investisseurs achètent massivement des lingots d’or pour se protéger contre une éventuelle baisse des prix. Pourquoi ? Le lingot d’or est un bien palpable que l’on stocke chez soi, et qui est réputé pour s’apprécier en cas de crise économique. Mais attention, car en pleine crise financière en 2008, l’once d’or se négociait à seulement 745 dollars contre presque 1700 dollars aujourd’hui. Je pense que les investisseurs ont déjà en partie anticipé la future hausse des prix de l’or, et que globalement aujourd’hui, les prix ne devraient plus beaucoup progresser (peut-être atteindre le seuil psychologique des 2000 dollars américains ?).

Graphique de l’évolution des prix de l’once d’Or (CFD) :

Once d'Or : graphique de l'évolution des prix

Investir dans des ETF investissant à la baisse sur les marchés financiers

On le sait, sur le long terme, et d’après les données historiques, il est plus facile de gagner de l’argent en pariant à la hausse sur les marchés financiers. Les marchés boursiers étant globalement plutôt orientés à la hausse, que l’inverse. On a statistiquement plus de chance de sortir gagnant sur une position LONG (à l’achat), plutôt que sur une position SHORT (à la vente).

Mais cela ne veut pas forcément dire que l’on doit rester inactif pendant les mouvements boursiers baissiers. Un outil financier très prisé par les financiers : les ETF (Exchanged Traded Fund). Les ETF (nous y reviendrons dans un prochain article) sont des instruments financiers très connus dans le monde de la finance, qui reproduisent les performances d’un panier d’actifs sous-jacents. Globalement, la plupart des ETF se positionnent à la hausse sur les marchés financiers. Il s’agit le plus souvent de reproduire des indices sectorielles (haute technologie, biotechnologie,…). Mais il existe aussi des ETF spéciaux qui permettent aux investisseurs de profiter de la baisse des indices boursiers.

ATTENTION : En aucune manière, je vous encourage à acheter ce type d’actifs très risqués. Les performances passées ne préjugent en rien des performances futures. Chaque situation patrimoniale est unique. Les produits financiers présentés ci-dessous présentent un risque de perte sur capital important. Les données ci-dessous sont uniquement fournies à titre d’information.

Dans un marché orienté à la baisse, il est courant de se protéger en utilisant des “Bear ETF”. J’ai sélectionné 4 “Bear ETF” que les traders utilisent généralement pour se couvrir contre une éventuelle baisse des marchés financiers.

ProShares Short S&P 500 (SH)

Évolution du cours de l’ETF SH :

Évolution du cours de l'ETF SH

Lancé en 2006 par le fond d’investissement ProShares, le fond a connu son heure de gloire pendant la crise financière des sub-primes. Ce fond a pour objectif de reproduire à l’inverse les performances de son indice boursier de référence : le S&P500 (indice boursier des 500 plus grandes sociétés aux USA). Le fonctionnement est simple : quand son indice boursier de référence le S&P500 baisse, cet ETF augmente, et inversement quand le S&P500 augmente, cet ETF baisse. Le fond mutuel d’investissement investit pour cela dans des contrats futures, des swaps ainsi que des options sur les actions. Depuis son introduction en bourse, l’ETF a baissé de 10.64%, tandis que son indice de référence a progressé dans le même temps de 9.61%. A l’heure actuelle, le fond se négocie à 25.79 dollars américains, tandis qu’il avait atteint son plus haut en novembre 2008.

ProShares UltraShort S&P 500 (SDS)

Lancé en novembre 2006 par le fond d’investissement ProShares, le fond est globalement le même que celui présenté précédemment : il a pour fonction de reproduire à l’envers les performances de son indice boursier de référence : le S&P500, mais de manière plus agressive (les performances de l’indice sont multipliées par 2, à la hausse ou à la baisse).

Évolution des prix de l’ETF :

Évolution des prix ETF SDS

ProShares UltraPro Short S&P 500 (SPXU)

Le SPXU est le fond mutuel le plus agressif de cette liste. Introduit par le fond d’investissement ProShares en juin 2009, le fond démultiplie par 3 à l’envers les performances de son indice boursier de référence le S&P500. Avec ce fond mutuel, il est possible de gagner rapidement, mais aussi de brûler du capital très rapidement dans la mesure où toutes les performances sont démultipliées par 3 (à la hausse ou à la baisse).

Évolution des prix de l’ETF SPXU :

Évolution des prix ETF SPXU

ProShares Ultra VIX Short-Term Futures ETF (ETF sur la volatilité)

ETF très populaire parmi les traders, ainsi que les investisseurs recherchant un maximum de performance. Cet ETF mise principalement sur la volatilité.

ProShares Short Russell2000 (RWM)

Ce fond d’investissement reproduit à l’envers les performances de son indice boursier de référence : le Russell2000. Introduit en bourse en janvier 2007, le fond d’investissement a pour fonction de reproduire à l’envers les performances d’un indice boursier constitué de petites capitalisations.

Évolution des prix de l’ETF RWM :

Graphique ETF RWM

Se couvrir en utilisant un contrat à terme (Future) pour spéculer sur la dette française (ou italienne)

La France s’endette, sur les marchés financiers, à un taux quasi-nul. En raison de la crise du Coronavirus, l’état français affiche clairement une volonté de résister à cette crise en investissant massivement dans l’économie (chômage partiel intégralement financé, aménagement de la dette sociale des entreprises, et d’autres mesures qui seront annoncées dans les jours prochains). C’est plutôt une bonne chose, et c’est même indispensable. Sauf, qu’on parle ici d’au moins « plusieurs dizaines de milliards d’euros » (selon les propos du ministre de l’économie et des finances). La France va devoir emprunter sur les marchés financiers afin de financer cet investissement. Plus de dette signifie donc aussi plus de risques pour les investisseurs, et donc une forte tension sur le marché obligataire (le taux de rendement italien a monté fortement après l’annonce du confinement).

Afin de se couvrir contre une trop forte exposition sur les marchés, certains investisseurs se couvrent en vendant des contrats à terme de type Euro OAT Future
. ATTENTION Je ne vous recommande pas ce type de produit tant ils sont complexes à maîtriser et surtout très risqués. Cependant, pour des raisons d’information, j’introduis simplement l’idée.

Un contrat à terme (appelé également « Future ») est un produit financier où une personne s’engage à acheter (ou à vendre) un actif sous-jacent à une date ultérieure à un prix pré-défini. La dette française se négocie sur les marchés financiers (OAT à 10 ans par exemple). Eurex, marché de dérivés de la bourse allemande, a notamment créé en 2012 un nouveau produit financier : « l’Euro OAT Future », il s’agit d’un contrat à terme sur la dette française. Spéculer à la baisse sur ce contrat est une technique financière utilisée par des traders (ou des investisseurs) pour « profiter » d’une baisse de la valeur de l’OAT (et donc une hausse des taux d’intérêts).

Évolution du prix de l’EURO OAT Future :

Évolution des prix du FOAT

Investir dans des options de vente sur indices boursiers ou sur actions

Les traders, ainsi que les fonds d’investissements utilisent généralement des options de vente pour se couvrir contre une éventuelle baisse des marchés financiers.

ATTENTION : Les options de vente sont des instruments financiers très risqués. Les informations ci-dessus ne constituent pas un conseil en investissement.

Sur le marché boursier français, c’est le Monep (le marché des options négociables français) qui se charge de l’organisation de ce marché. Il est possible de négocier des options de vente sur des indices boursiers (comme le CAC40), mais aussi des options de vente sur des actions.

Je pense que dans un marché boursier baissier, le meilleur levier pour se couvrir contre une éventuelle baisse des marchés financiers étant de parier sur l’éclatement d’une bulle spéculative. Les entreprises dont les prix sont surévaluées seront les premières à dégringoler. Uniquement à titre d’informations, j’ai listé ci-dessous quelques options concernant des sociétés que je considère comme surévaluées.

Options de vente sur Tesla Inc

Tesla Inc est une compagnie américaine cotée sur le NASDAQ. Spécialisée dans l’automobile, l’entreprise est certes innovante, mais sa capitalisation boursière (plus de 100 milliards de dollars) ne reflète ni son volume de ventes, ni sa capacité de croissance. L’entreprise est en outre très affectée par la crise du coronavirus. D’après un article publié dans Fortune, une autorité gouvernementale chinoise a reporté une baisse de 46% du nombre d’enregistrements de véhicules entre le mois de décembre et janvier 2020. Dans le même temps, comme nous l’avons vu en haut de l’article le secteur automobile souffre d’une baisse drastique des enregistrements depuis le début de l’année en Chine (moins 85% d’enregistrements au mois de février selon les statistiques chinoises). Sur les 9 premiers mois de l’année 2019, la Chine a pesé 12.4% de son chiffre d’affaire total. Elon Musk espérait progresser en Chine en début d’année.

Évolution des prix de l’action Tesla Inc :

Évolution des prix de l'action Tesla Inc

Options de vente sur un groupe de luxe, comme Kering ou LVMH


Le secteur du luxe devrait être très fortement touché par la crise du coronavirus
. Non seulement, les grands groupes de luxe sont présents en Chine, dans un pays totalement à l’arrêt depuis quelques semaines, mais en cas de crise économique, c’est généralement le secteur du luxe qui est impacté en premier. La crise pétrolière dans les pays du moyen-orient va également affaiblir la demande en produits de luxe.

Chez Kering, le secteur Asie / Pacifique pése près de 27% des ventes annuelles de l’opérateur. Loin d’être négligeable. Chez LVMH, en 2019, le secteur Asie a représenté 35% des ventes annuelles.

Des entreprises très dépendantes de l’Asie.

Pour se protéger contre une éventuelle baisse du prix de ces actions, de nombreux investisseurs (et traders) achétent des options de vente (PUT) pour profiter d’une éventuelle baisse du prix de l’action en bourse.

Mes solutions pour protéger votre argent

La crise économique qui s’annonce risque d’être inflationniste (hausse générale des prix). Les banques centrales, ainsi que les gouvernements vont probablement injecter de l’argent dans le système pour enrayer la chute, et amorcer une reprise progressive de l’activité économique. Cette injection massive de capitaux, avec en parrallèle une baisse de production, risque de provoquer une inflation. Il est essentiel de préserver son capital contre les risques d’une inflation en investissant dans des actifs tangibles : des biens physiques qui pourront « profiter » de cette hausse générale des prix. Les problèmes d’approvisionnements en matières premières vont causer une hausse générale des prix. Dans ces conditions, je préconise d’investir dans des actifs tangibles.

Investir dans l’or ?

Oui l’or est souvent décrié par les investisseurs comme un placement refuge en cas de crise économique. MAIS, je ne pense pas que l’or sera un bon placement tangible dans le courant des prochaines semaines. L’or peut éventuellement atteindre la barre symbolique des 2000 dollars américains l’once d’or, mais cette barre très psychologique sera difficile à franchir. N’oubliez pas en outre qu’il existe une quantité gigantesque d’or en circulation dans le monde. La production d’or et de diamants continue d’alimenter le marché. En cas de crise économique grave, certains particuliers seront contraints de revendre leur stock d’or, ce qui va au final freiner une éventuelle progression des prix.

Immobilier de l‘est (Bulgarie, Hongrie)

Investir dans l’immobilier en Bulgarie (ou en Hongrie) reste une excellente option pour préserver, sur le long terme, la valeur de son capital.

Oui la crise du coronavirus va se propager dans le monde. Mais cette crise va également créer des opportunités d’investissement. La Bulgarie (pays que je connais bien) est une zone économique de premier plan. Non seulement, les prix sont encore très bas, mais le pays a la capacité financière de supporter une éventuelle crise financière. La Bulgarie supporte en effet une dette publique (en % du PIB) très faible : seulement 22.3 % en 2018 (l’une des plus faibles de toute l’Union Européenne). Je pense que l’Union Européenne a tout intérêt à continuer de subventionner, pendant les prochaines années, les pays de l’est, dont notamment la Bulgarie, afin de préserver ces pays contre l’interventionnisme Russe.

Graphique de comparaison de la dette publique Bulgare avec quelques pays européens :

Évolution de la dette publique en Bulgarie

N’oublions pas, en outre, que le pays attire, chaque année, du fait de sa politique fiscale très attractive des milliardaires russes (ainsi que d’autres nationalités). L’immobilier, dans certaines zones, notamment Sofia, est encore très faible, et ne représente pas le potentiel de redressement à long terme de ces zones. Au cas par cas, je pense qu’il existe des opportunités à saisir dans le secteur immobilier sur le long terme.

Immobilier US

Investir dans l’immobilier aux USA reste une excellente option pour préserver, sur le long terme, la valeur de son capital. L’immobilier, dans certaines zones, notamment Cleveland, a particulièrement souffert durant la crise financière de 2008. Hors, les séquelles de cette crise sont encore visibles en 2020 : les prix dans l’immobilier à Cleveland (ainsi que diverses villes américaines) restent encore très bas, et ne représentent pas le potentiel de redressement à long terme de ces zones. Au cas par cas, je pense qu’il existe des opportunités à saisir dans le secteur immobilier sur le long terme.

En outre, le dollar chute depuis courant février face à l’euro. De belles opportunités d’investissement devraient se présenter d’ici quelques mois.

Découvrez mon intervention sur BFM TV sur l’immobilier aux USA :

Investissement dans le secteur digital :

 En raison du confinement imposé par les autorités sanitaires, le secteur digital devrait logiquement profiter d’une belle embellie dans le courant des prochains mois. Cette crise du Covid-19 va pousser les gens à revoir leurs modes de vie : plus de consommation chez soi, moins de sortie et donc forcément plus de ventes sur Internet ! (services,…)

Le chômage partiel imposé par cette crise va apporter une véritable vague de main d’oeuvre disponible en télé-travail. Cela devrait favoriser le développement de marketplaces orientés sur les microservices par exemple (de type Fiverr).

Investir dans le secteur digital va demander des efforts considérables : du temps notamment, mais aussi des compétences dans ce secteur (informatique, marketing). Il est essentiel de s’entourer de professionnels.

Investissement dans le spiritueux :

Les spiritueux d’exception sont traqués par les passionnés. Que ce soit pour le plaisir d’offrir, ou bien comme placement spéculatif, les whiskies rares sont traqués dans le monde, et la conséquence logique de cette traque : les prix augmentent fortement. En seulement 12 ans, le prix moyen du whisky rare a été multiplié par 9 ! Un placement très rentable. Mais attention, car seuls des whiskies d’exception figurent au classement des investissements rentables. Ces whiskies rares proviennent de marques rares, comme Macallan, Port Hellen, Bowmore, Brora, Samaroli ou encore Moon Import. Ce sont donc des whiskies difficiles à dénicher.

Évolution des prix du whisky rare depuis 2008 :

Évolution du prix du whisky rare depuis 2008

Investir dans le whisky rare est un gage de sécurité sur le long terme. Le whisky rare est un placement pour passionné, mais pas un produit spéculatif. N’espérez pas pouvoir le revendre dans quelques jours ou quelques mois. C’est un placement de très long terme. Le whisky rare est le placement tangible par excellence. Les bouteilles d’exception, et parfois même de simples échantillons, se négocient à des prix toujours plus élevés.

C’est la rareté du bien tangible qui rend le produit exceptionnel. Par exemple, une mise aux enchères historique de 290 bouteilles de whisky japonais issues de la distillerie Karuizawa. Cette collection est considérée, de l’avis des spécialistes, comme d’une finesse absolue. C’est exactement ce type de placement qu’il faut privilégier en pariant sur la rareté.

Si les prix sont très élevés sur les whisky japonais, les whisky rares écossais ont de beaux jours devant eux à l’image de la distillerie Macallan.

ATTENTION cependant, les arnaques dans ce secteur sont très courantes. Consultez la liste de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) qui tient à jour une liste noire des sociétés n’ayant pas le droit d’exercer dans ce secteur.

Conclusion sur l’impact économique du Coronavirus

Beaucoup d’incertitudes autour du Coronavirus. Il est encore trop tôt pour évaluer les conséquences sur l’économie. J’ai détaillé cependant, dans la mesure du possible, les conséquences prévisibles de la crise sur certains secteurs d’activités. Plusieurs scénarios sont envisageables en fonction notamment de la capacité pour les autorités sanitaires de contrôler ce virus. Mais je pense qu’il est préférable, dans le courant des prochaines semaines, de protéger son patrimoine avec des actifs tangibles (immobilier Bulgarie ou Hongrie, spiritueux, immobilier US ou bien encore l’investissement dans les services digitaux). Certains ETF, ainsi que des options de vente représentent un bon moyen de se couvrir contre une baisse des marchés financiers. Cet article sera amené à évoluer dans le courant des prochains jours en fonction de l’évolution de la crise. Stay tuned!

Pour vous aider cher lecteur durant cette période très compliqué : je mets en place une hotline « Patrimoine Protection Corona virus » au +33977198280 (numéro fixe non surtaxé)

7 jours/7 de 9h à 20h,

vous pourrez me joindre pour analyser votre situation patrimoniale et vous aider au travers de 15 minutes d’expertise offertes.

Mise à jour du 29/09/2020 : la crise économique sans doute devant nous.

Non, il ne faut pas céder au catastrophisme face à la crise du coronavirus.

Par contre, on doit accepter la réalité des chiffres économiques et de la crise économique qui arrive.

Les prévisions de croissance en Europe et dans le Monde : entre -10% et plus de -20%!!! (Source : Deutsche Bank Research)

La casse sociale dramatique en Inde (Source : Euronews) : 

On annonce pour la fin 2020 une perte de l’ordre de 800000 emplois en France, nous sommes déjà à 720000 pertes d’emplois en France avec le coronavirus en 2020 (source : Le Monde).

Le gouvernement veut créer 120000 emploi.

Ce sont surtout les secteurs du tourisme, de l’aviation et de la restauration qui seront touchés.

Toute la question est de savoir comment l’économie se redressera et à quel rythme : wait and see.

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